jeudi 6 mai 2010

Syndrome des « coeurs brisés »

06/05/10(JIM)Dr Benoît Tyl
Syndrome des « coeurs brisés » : quelles séquelles à long terme ?
Si le syndrome de Tako-Tsubo (cardiomyopathie de stress ou syndrome des coeurs brisés) ou ballonisation transitoire de l'apex du ventricule gauche (VG) en l'absence de lésions coronaires tend à récupérer spontanément, des lésions de nécrose localisée ont déjà été rapportées. Leur impact à long terme restait cependant à préciser. Pour ce faire, 20 patients consécutifs hospitalisés pour un Tako-Tsubo entre 2004 et 2007 ont été évalués de façon prospective. En plus des examens classiques (échocardiographie, angiographie...) pratiqués à l'admission, 17 d'entre eux ont bénéficié d'une IRM cardiaque de contraste après 11±9 mois de suivi.
L'IRM a retrouvé un rehaussement chez 3 patients. L'évolution clinique de deux d'entre eux, émaillée d'oedème pulmonaire et de choc cardiogénique, a été compliquée alors que cela n'a été le cas que pour deux des 14 autres patients (p=0,052). La contractilité segmentaire s'est améliorée substantiellement chez les deux premiers patients alors que le troisième a présenté une hypokinésie segmentaire avec rehaussement persistant. La contractilité segmentaire s'est par ailleurs améliorée chez l'ensemble des malades vierges de tout rehaussement. Aucun décès ni aucune complication majeure n'a été à déplorer au décours des 20 +/-12 mois de suivi.
Cette petite série est rassurante. En effet, si des dommages myocardiques irréversibles ont été constatés chez certains patients, ils n'en restent pas moins rares et ne sont pas associés à un pronostic défavorable.
Bellara MN et coll. : Magnetic resonance reveals long-term sequelae of apical ballooning syndrome. Int J Cardiol., 2010; 139: 25-31
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mardi 4 mai 2010

Reconstituer les laits en poudre pour nourrisson avec de l'eau...à plus de 70°C


04/05/10(JIM)Dr Jean-Marc Retbi
Il faut reconstituer les laits en poudre pour nourrisson avec de l'eau...à plus de 70°C !
La mesure la plus efficace pour réduire, chez les nourrissons, le risque d'infection par Enterobacter sakazakiiest de reconstituer les laits en poudre infantiles (LPI) avec de l'eau à plus de 70°C (et pas à 40°C). En pratique, elle est peu appliquée pour des raisons que réfute E Hormann.
Les LPI ne sont pas stériles ! Les boites de lait peuvent contenir des entérobactéries, dont Enterobacter sakazakii, pathogène pour les petits nourrissons. Depuis 2000, ont été rapportés, dans des unités de néonatologie, des cas groupés d'entérocolites ulcéronécrosantes, de septicémies et de méningites dues à cet Enterobacter, touchant des grands prématurés. A chaque fois, il a été démontré qu'un LPI était la source et le véhicule des microbes. A la suite de cela, l'OMS et plusieurs agences de sécurité alimentaire (dont l'AFSSA) ont émis une série de recommandations afin d'améliorer la sécurité bactériologique des LPI.
Quels que soient les standards des différents laboratoires, une contamination des LPI à l'étape de la production demeure toujours possible. Le processus de production n'élimine pas tous les microbes et les contrôles bactériologiques sur les produits finis sont aléatoires. La probabilité de contamination d'une boite de lait au cours de sa fabrication est estimée à 2,5 pour 100 par l'OMS, quatre fois la probabilité de contamination d'un biberon de lait lors de sa préparation (dans les pays développés).
L'étape d'utilisation est donc critique pour détruire des Enterobacteréventuellement présents dans la poudre de lait. Les biberons doivent être préparés dans des conditions d'hygiène, avec de l'eau à au moins 70°C pour reconstituer le lait. Les Enterobacter sakazakiine résistent pas à une telle température. S'ils ne sont pas bus immédiatement, les biberons peuvent être conservés 24 heures au réfrigérateur, à moins 5°C.
Les industriels et une partie du corps médical sont défavorables à l'utilisation d'une eau aussi chaude. Leur principale objection est la dégradation des vitamines (thiamine, folate, acide pantothénique, et vitamine C), avec possibilité de desquamation. En fait, seule la teneur en vitamine C diminue significativement, mais elle reste convenable. Les deux autres sont moins sérieuses : formation de grumeaux de lait et brûlures buccales, si le biberon est donné à boire sans attendre que le lait ait refroidi ! Sous-jacente à ces objections, E Hormman discerne une volonté de minimisation du risque infectieux lié à l'utilisation des LPI.
Une enquête menée en Italie a montré que, malheureusement, l'intérêt de cette mesure c'est-à-dire la reconstitution des LPI avec de l'eau à au moins 70°C, avait jusqu'à présent peu diffusé parmi les parents.
Le risque infectieux est un désavantage de plus des LPI par rapport à l'allaitement. Quand il n'est pas possible de faire autrement, les LPI doivent être reconstitués avec de l'eau bouillie encore chaude. C'est impératif pour les petits nourrissons les plus vulnérables : les grands prématurés et les enfants ayant des déficits immunitaires. Il existe toutefois une alternative pour ces enfants, les formules liquides pour prématurés, qui sont stériles et prêtes à l'emploi.
Hormann E. : Reducing the risk for formula-fed infants: examining the guidelines. Birth 2010 ; 37 : 72-76
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La CME nouvelle au JO du 2 mai 2010

Le Quotidien du Médecin (quotimed.com) - 3 mai 2010Le décret du 30 avril fixant la composition, les attributions et le fonctionnement des commissions médicales d'établissement (CME) est paru le 2 mai au Journal Officiel. Ce texte de 4 pages "scèlle l'avenir" des CME "dans le cadre de la nouvelle gouvernance hospitalière instituée par le loi HPST. Le Quotidien du Médecin détaille sur son site Internet les grands axes de ce décret. Au niveau de sa composition, les membres de la CME inclut "l'ensemble des chefs de pôles de l'établissement, des représentants élus des responsables des services ou des unités fonctionnelles, des représentants élus des praticiens de l'hôpital (titulaires et temporaires), un représentant élu des sages-femmes (s'il y a une maternité dans l'établissement) et des représentants des internes." La loi HPST fait du président de la CME, le vice-président du directoire, "et donc le numéro 2 de l'hôpital", note le quotidien qui ajoute que "les CME « d'ancien régime » et leurs présidents restent en fonction jusqu'à l'échéance de leurs actuels mandats." Par ailleurs, les CME, instances consultatives, doivent se réunir au moins quatre fois l'an, sur convocation du président ou sur demande d'au moins un tiers de ses membres ou requête du président du directoire ou du directeur de l'ARS